Plusieurs milliers de militants antinucléaires et de simples citoyens japonais ont célébré samedi à Tokyo l’arrêt du dernier réacteur du pays, Tomari 3, sur l’île de Hokkaido (nord de l’archipel), stoppé pour soixante-dix jours d’entretien de routine. Jamais, depuis 1970, le Japon n’avait suspendu toutes ses unités. Quatorze mois après Fukushima, le pays ne produit donc plus d’électricité nucléaire et s’interroge sur sa politique énergétique.
Grève. «Cet arrêt arrive au bon moment pour changer nos habitudes en matière d'énergie, avance Mitsurou Sudou, un militant. C'est bien la preuve que nous pouvons vivre sans réacteur et faire face à des coupures de courant.» Installés depuis septembre dernier devant le puissant Meti (le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie), une poignée d'activistes ont multiplié pétitions et grèves de la faim pour alerter sur les dangers de l'atome.
Avant la catastrophe du 11 mars 2011, le Japon disposait de 54 réacteurs couvrant 24% de ses besoins en électricité (contre 78% en France). Les autorités ambitionnaient même d’augmenter la part du nucléaire à plus de 50% d’ici à 2030. Mais Fukushima a totalement rebattu les cartes. Au moment de l’accident, 37 centrales fonctionnaient. Les autres n’étaient pas en service, principalement pour maintenance. Onze unités du nord-est ont été stoppées par le tremblement de terre, puis deux autres mises à l’arrêt en raison de faiblesses face aux risques sis