Il est un jeu auquel les investisseurs étrangers jouent toujours gagnants : l’accaparement des terres arables. Au détriment des habitants des pays pauvres. Pour y faire face, le comité de sécurité alimentaire de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient d’adopter un document visant à réguler l’achat des terres arables dans les pays pauvres d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud.
Pourquoi l’achat de terres arables pose-t-il problème ?
Sujet de préoccupation croissante, l'accaparement des terrains, intensifié depuis la crise mondiale de 2008, «prive les populations les plus pauvres de leurs terres, alors qu'elles en dépendent pour leur survie», indique Clara Jamart, d'Oxfam. Ce phénomène est le fruit de l'action d'investisseurs privés occidentaux, mais aussi des Etats du Golfe, de la Corée du Sud ou des pays émergents, comme l'Inde ou la Chine. Ces derniers cherchent à s'assurer un approvisionnement alimentaire ou à produire des agrocarburants. Selon la base de données Land Matrix, plus de 200 millions d'hectares ont été vendus ou loués entre 2000 et 2010, l'équivalent de huit fois le Royaume-Uni. De même en Afrique, près de 5% des terres agricoles ont été achetées ou louées par les investisseurs depuis 2000. La ministre de l'Agriculture sud-africaine, Tina Joemat-Petterson, affirmait, en décembre, que ce phénomène correspondait à une «nouvelle forme de colonisation».
Que dit le rapport ?
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