Le sort du capitaine Paul Watson, dirigeant de l'ONG Sea Shepherd, est entre les mains de la justice allemande. Libéré sous caution vendredi, après avoir passé cinq jours en prison, il risque une extradition vers le Costa Rica pour avoir empêché un navire de pêcher illégalement des requins en 2002. Là-bas, les autorités veulent enquêter sur une «violation de la circulation des navires».
Comment avez-vous réagi lors de votre arrestation ?
Je n’ai pas été très surpris. Cela fait trente ans que je mène une lutte active contre les pilleurs illégaux des mers. Je ne m’attends pas à avoir que des amis. Au fil des années, nous nous sommes fait des ennemis très puissants.
Où en est votre dossier ?
Les juges n’ont pas su ou pas voulu trancher. Ils disposent de quatre-vingt-dix jours pour prendre leur décision et choisir de m’extrader ou pas. En attendant, la ministre de la Justice allemande a toutes les pièces du dossier. C’est comme si personne ne voulait prendre de décision. Mais, selon moi, c’était clairement une arrestation politique. Délivrer un mandat dix ans après les faits, ça n’a aucun sens ! Si je suis extradé, ce sera désastreux, en termes d’image, pour le Costa Rica, bien sûr, mais aussi pour l’Allemagne. Mercredi, il y a eu une manifestation de soutien à Berlin. Je suis assez confiant : que je sois libéré et assigné à résidence en Allemagne est un bon signe.
Pourquoi parlez-vous d’arrestation politique ?
Le mandat d’arrêt du Costa Rica a été délivré le même mois qu’une plainte déposée devant les tribunaux américains contre Sea Shepherd par la flotte baleinière japonaise. Ils ont voulu nou