Alors que le Brésil s’apprête à accueillir, du 20 au 22 juin, la Conférence des Nations unies pour le développement durable, dite Rio +20, voilà qui fait bien mauvais genre. Entré en vigueur lundi, le nouveau code forestier brésilien, promulgué par la présidente, Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, gauche), fait polémique. Les écologistes l’accusent de mettre en péril les forêts, et notamment l’Amazonie.
Le code forestier originel datait de 1965. Considéré comme l'un des plus rigoureux au monde, il était longtemps resté lettre morte ou presque. Mieux appliqué depuis quelques années, il a permis de freiner le déboisement de l'Amazonie, qui est passé de 27 000 km2 en 2004 à un peu plus de 6 000 km2 en 2011. Mais ce durcissement a mis en état d'alerte les ruralistas, les représentants du secteur agricole au Parlement, où ils détiennent 52% des sièges.
Il y a trois ans, ce puissant lobby a donc lancé une offensive pour assouplir l'ancien code forestier qui entrave, selon lui, l'essor de l'agriculture, en exigeant par exemple la préservation de 35% de la végétation dans la savane du Cerrado et de 80% en Amazonie. Le mois dernier, les ruralistas ont ainsi réussi à faire adopter par le Parlement une réforme qui amnistie en bonne partie les déboisements illégaux intervenus avant juillet 2008. La réforme permet aux contrevenants de maintenir les exploitations agricoles et les pâturages ouverts dans la forêt jusqu'à cette date sans avoir à les