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Libération

«Keuw» fit la foulque

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publié le 1er juin 2012 à 19h07

La littérature naturaliste nous offre souvent le cri des animaux pour nous aider à les discerner. Ainsi, le mâle de la foulque macroule, ce rallidé d'eau douce en costume de veuve portant bec et frontal d'un blanc pur, ferait «tisk» et «tp» (!), alors que sa mie lancerait des «keuw» pour certains, des «krek» pour d'autres. Sa cousine, la poule d'eau, dont le bec est rouge, citronné en son terme, lance des «kürrk» ainsi que des «kirreck» ou des «kickick» lorsque l'affolement la gagne. N'étant guère mélomane, je n'y retrouve pas mon solfège.

Concernant la foulque macroule (fulica atra) et la poule d'eau (gallinula chloropus), les rives de l'Automne abritent les deux espèces. Chaque printemps, l'une des foulques n'appréciant guère la foultitude, remonte le fossé bordant une haie vive d'arbrisseaux et de chênes, pour établir à l'écart, son nid. L'eau y est croupissante, parfois perlée, à la saison d'été, de lentilles nauséabondes, résultat de l'emploi massif d'engrais chimiques. Les agriculteurs y oublient quelques sacs plastiques, tandis que les chasseurs y désarment leurs cartouches vides.

Ce nid, elle l’élabore sous un roncier avachi et grand-guignolesque, avec un sens de l’arrondi et de la couveuse des plus éveillé. Elle y met des brindilles, de la mousse, des feuilles de chêne sèches et de lierre. Pragmatique, elle y a inclus un morceau de plastique bleu échu là. C’est un nid flottant, plus ou mo