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Libération

Ce n’est pas la fête des mers

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Surpêche, acidification sans précédent… A dix jours du sommet Rio +20, les océans sont au plus mal.
A Cape Town, en Afrique du Sud. (Photo Mike Hutchings. Reuters)
publié le 7 juin 2012 à 21h46

Ils recouvrent les deux tiers de la surface de la planète, abritent une diversité exceptionnelle et fournissent des ressources inestimables aux hommes. Ils régulent notre climat et ont un rôle capital dans les cycles biogéochimiques. Pour ces mêmes raisons, les océans sont mal en point. Dans ce monde bleu et silencieux, tous les voyants sont au rouge. Petit tour d’horizon à l’occasion de la Journée mondiale des océans.

Une Indigestion de  CO2

Les océans sont des puits de carbone. Au cours des deux cents dernières années, ils ont absorbé près de la moitié du CO2 issu de la combustion des carburants fossiles : charbon, gaz naturel, pétrole, soit 120 milliards de tonnes depuis les débuts de l'ère industrielle. «Conséquence : le pH de ces eaux est aujourd'hui de 8,1, soit une baisse de 0,1 unité au cours du XXe siècle», précise Eric Douvielle, du laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. Chaque jour, 25 millions de tonnes de gaz carbonique se combinent à l'eau de mer. Les émissions de CO2 poursuivant leur ascension, l'acidification va s'intensifier : au rythme actuel, le pH des eaux de surface océaniques pourrait diminuer, d'ici à la fin du siècle, de 0,3 à 0,5 unité. «Il s'agirait du pH le plus bas enregistré depuis 300 millions d'années», affirme Eric Douville. Un phénomène qui constitue une menace directe pour les coraux, les mollus