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Libération

Des forages pétroliers sur les terres de Bricq

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Gaz de schiste. Sénatrice, la ministre s’y était opposée. L’exploration en Ile-de-France va pourtant reprendre.
par Mylène Jourdan
publié le 10 juin 2012 à 19h56

La chasse aux gaz de schiste est-elle repartie en catimini ? Le groupe Toreador-Hess est sur le point de reprendre l’exploration du bassin d’Ile-de-France. De quoi interpeller la nouvelle ministre de l’Ecologie, Nicole Bricq, sénatrice de Seine-et-Marne et opposante résolue à la fracturation hydraulique.

Cela fait longtemps que le Bassin parisien intéresse les pétroliers. En 2010, le groupe français Toreador, associé à l’américain Hess, lorgnait déjà les hydrocarbures prisonniers de la roche mère. Petit hic : pour récupérer cet or noir, il faut employer la fracturation hydraulique, une technique interdite par la loi Jacob. Votée en juillet, après une mobilisation contre les projets d’extraction par fracturation, elle autorise néanmoins cette méthode pour les recherches. Même si les risques écologiques n’ont pas été évalués. A l’époque, Toreador-Hess dut stopper ses travaux.

«Fort potentiel». En juin, le pétrolier va les reprendre pour procéder à un carottage à Doue, village de 1 000 habitants en Seine-et-Marne. Mais à une nuance près : le groupe affirme désormais chercher «uniquement du pétrole conventionnel», situé non pas dans, mais au-dessus de la roche mère, ce qui ne tombe sous aucun interdit. Le maire, Jean-François Delesalle, n'y croit pas. D'après lui, «les forages entrepris en 1984 par Esso, à 500 mètres de la plateforme de Toreador, faisaient état de la présence d'un fort potentiel en gaz et huile de roche mère [l'autre nom des