Aujourd’hui, à Luxembourg, les ministres européens de la Pêche discutent une proposition de réforme de la politique commune des pêches (PCP). Or, le texte proposé par la présidence danoise n’est pas à la hauteur des enjeux et ne répond pas à l’urgence. Pour ces raisons, il doit être rejeté.
Selon les scientifiques, si nous ne changeons pas de cap, d’ici à 2048 les espèces aujourd’hui commercialisées auront disparu des océans. Cette réforme européenne des règles qui encadrent la pêche n’a lieu que tous les dix ans. C’est donc maintenant qu’il faut agir, si nous ne voulons pas que nos mers soient vides de poissons et nos ports vides de pêcheurs.
Le constat de crise est partagé par tous. En lançant cette réforme, la Commission européenne elle-même avait reconnu l’échec de la PCP à préserver la ressource, à maintenir une économie de la pêche viable et préserver l’emploi. Ces dernières années, la France, l’un des premiers pays pêcheurs d’Europe, et son gouvernement ont constamment tenté de réduire l’ambition de la réforme de la PCP. Vision à court terme, priorité absolue à la pêche industrielle tout en prétendant défendre les pêcheurs…
Nos responsables politiques n’ont fait qu’accélérer le déclin de tout un secteur. Aujourd’hui, il est temps d’agir. Il faut d’abord lutter contre la surpêche : c’est-à-dire défendre l’adoption d’un véritable objectif de reconstitution des populations de poissons d’ici à 2015, et renforcer la protection des écosystèmes marins. C’est le seul moyen de sa