En route pour Rio + 20, Cynthia Fleury (photo AFP), philosophe, chercheuse au Muséum d’histoire naturelle et coauteure d’un passionnant ouvrage sur la réconciliation homme-nature (1), nous livre son espoir de voir émerger une nouvelle forme de gouvernance.
Rio + 20 n’a pas encore eu lieu que tout le monde prédit son échec. Pourquoi s’y rendre ?
Je pense que ce sommet reste fondamental, même si on ne peut pas mesurer son impact à l’instant t, notamment celui du Sommet des peuples. Peu de médias en font la restitution alors que c’est là, lors de ce grand rendez-vous de la société civile et scientifique, que la pression s’organise. Il est certain que le volet intergouvernemental du sommet, qui démarre mercredi, sera profondément décevant, mais ce qui se joue dans le sommet off est fort. Du côté officiel, il s’agit de concilier les envies, ou plutôt les non-envies, des différents gouvernements, mais cela n’empêche pas la vérité d’un mouvement en formation. Certes, il y a l’interface de la langue de bois, le jeu de dupes, le sommet de façade, mais il y a aussi la société civile qui se fait entendre, qui fait son travail d’influence, de remontée citoyenne et de boîte à outils. Nous sommes loin des clichés des peuples autochtones qui se réunissent pour lutter contre la famine ou désirer un monde plus juste. Ce n’est pas rien de transformer la gouvernance mondiale : c’est un acte professionnel, scientifique. Alors que les gouvernements se débattent pour sortir des cri