A l’occasion du sommet de l’ONU qui s’ouvre à Rio, les gouvernements vont se féliciter des avancées de la protection de l’environnement. Déjà, à Nagoya (Convention sur la diversité biologique), en 2010, le monde entier s’était congratulé de l’atteinte de 13 % d’aires protégées (AP) terrestres sur la planète. Curieusement, au même moment, nous assistons à la disparition de la grande faune africaine, en particulier en Afrique francophone. Les massacres récents d’éléphants au Cameroun, en sont une illustration. Le rhinocéros noir d’Afrique centrale s’est éteint dans l’indifférence, les populations de grands singes s’étiolent, l’hippopotame, espèce pourtant commune, régresse…
La vision d'Out of Africa n'existe plus qu'à Hollywood. La population humaine a dépassé le milliard d'individus en Afrique, avec des problèmes prioritaires de sécurité alimentaire et de développement économique et social. Avec une empreinte humaine croissante sur ce continent, c'est donc le réseau d'AP qui devra garantir la survie de la grande faune dans les décennies à venir. Cela est lié au maintien de grands espaces protégés, bien gérés sur le long terme et connectés entre eux. Notre vision romantique de l'Afrique s'en trouve écornée.
La réalité des AP sur le terrain est bien différente des données fournies par les organisations internationales. Beaucoup de ces parcs nationaux ou réserves n'existent que sur les cartes (d'où leur nom de Paper Parks). Particulièrement en Afrique francophone