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Libération

La gouvernance en eau stagnante

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Manquant de moyens et de pouvoirs, le programme en charge de l’environnement est largement insuffisant.
publié le 19 juin 2012 à 0h17

Sur le diagnostic, tous les négociateurs présents à Rio s'accordent : la gouvernance mondiale de l'environnement est obsolète et inefficace. La Conférence de Rio va porter en grande partie sur la réforme de ce cadre institutionnel. La protection de la Terre souffre en effet d'une fragmentation de la gouvernance environnementale, d'une «balkanisation» aux effets désastreux : «Redondance, contradictions et inertie», selon le rapport du Centre d'analyse stratégique publié en janvier. On recense aujourd'hui plus de 500 accords et conventions de portée internationale ayant conduit à plus de 5 000 décisions. Mais seuls 60 pays, soit moins du tiers des Etats dans le monde, ont signé les principaux accords multilatéraux relatifs à l'environnement.

Chacun s’accorde aussi sur l’inadéquation du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), créé en 1972 dans la foulée du Sommet de la Terre de Rio. Avec un budget annuel de fonctionnement de 75 millions d’euros et 600 agents, le Pnue, dont le siège est à Nairobi au Kenya, est sous-dimensionné. Il n’a pas la main sur les traités environnementaux, comme la Cites, sur la commercialisation des espèces en danger, la Convention de Bâle, sur le transport des déchets, ou les Conventions sur le climat et la biodiversité ; chacune d’elles étant gérée par un secrétariat spécialisé et évoluant selon son propre agenda de négociations.

«Pied d'égalité». Le Pnue pour l'environnement n'est qu'«un programme et non un