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Libération

La maldonne de l’économie verte

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Le privé s’est emparé du concept en le détournant vers une logique - hasardeuse - de marchandisation de la nature.
publié le 19 juin 2012 à 0h17

En 1992, le Sommet de la Terre de Rio avait popularisé la notion de développement durable, censée réconcilier le présent et le futur, l’environnement, le social et la croissance économique. Vingt ans plus tard, le constat est sans appel : les timides mesures pour limiter la déforestation, la destruction des écosystèmes ou le réchauffement climatique ont été incapables, face aux énormes appétits économiques, d’instaurer un développement durable. La biodiversité continue à s’appauvrir, les concentrations de gaz à effet de serre à augmenter, les déserts à avancer…

Rio 2012 s’apprête à promouvoir une autre idée : celle de l’économie verte, comme alternative à l’économie «brune», responsable de la destruction des écosystèmes. C’est ce concept, porté notamment par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), qui aura été au centre de toutes les discussions préparatoires au Sommet de Rio+20.

«Deal mondial». Problème : l'économie verte n'a pas de réelle définition. Les rapports sur le sujet se sont multipliés (Pnue, OCDE, Banque mondiale…), «mais il y a autant de définitions que d'institutions», déplore Geneviève Azam, professeur à l'université de Toulouse-II et membre d'Attac. Selon les experts du Pnue, «l'économie verte est une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l'équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources».

Ces mots semblent frappés