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Une longue marche pour les sommets

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Cinquième conférence du genre, Rio 2012, sera-t-elle à la hauteur des enjeux ? Retour sur quarante ans de diplomatie environnementale.
publié le 19 juin 2012 à 0h16

Les temps ont changé. La Terre aussi. Rio 2012, la Conférence des Nations unies sur le développement durable au Brésil, ne sera pas «Rio 1992» - le Sommet de la Terre fondateur, qui a marqué les esprits. Depuis vingt ans, à chaque réunion environnementale, de Copenhague à Durban en passant par Nagoya, revient la même rengaine : un «sommet pour rien», un «échec programmé». Amertume légitime compte tenu de l'espoir généré en 1992, de l'ampleur de la crise écologique et de la manière dont nous accélérons notre fin. Mais il faut garder en tête que la diplomatie environnementale n'a que quarante ans, qu'elle est encore balbutiante sur bien des thèmes et que son action se mesure surtout en termes d'impulsions majeures.

1972 Stockholm

Pour la première fois, une conférence des Nations unies fait explicitement référence dans son intitulé à l'environnement. L'année même où le Club de Rome publie le fameux rapport «Les limites à la croissance». Confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l'environnement, le système économique mondial s'effondrera dans soixante ans, préviennent les auteurs. A l'ouverture de la conférence dans la capitale suédoise, le «monsieur environnement» de l'ONU, le Canadien Maurice Strong, déclare : «L'humanité a peu de chances de réussir à gérer sa relation avec la nature, à moins d'apprendre à mieux gérer les relations entre humains.» Les dirigeants des pays membres élaborent un plan d'action pour limiter les dégradations engendrée