En 1972, durant la conférence de Stockholm sur l’environnement, alors qu’il est conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies, Ignacy Sachs rédige un rapport sur les conséquences écologiques d’un développement économique effréné. Il est alors l’un des premiers à élaborer le concept d’«écodéveloppement», une croissance économique au service du développement social, respectueuse de la nature. Ses travaux l’ont conduit à participer à la plupart des grandes rencontres internationales. Aujourd’hui directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Ignacy Sachs, 85 ans, participe à la conférence de Rio+20.
Vingt ans plus tard, quel bilan faites-vous de Rio ?
Commençons par un autre bilan, celui de l’Europe. Que ce soit par rapport à l’Espagne, le Portugal ou la Grèce, nous finirons bientôt par comprendre que l’Europe bricole des solutions. Pourtant, l’insoutenabilité de notre modèle de croissance est reconnu, tant sur le plan de la finance que sur celui de nos modes de production. L’Europe s’obstine à adopter les mêmes thérapies qu’hier alors que c’est le modèle qui est gangrené. Les Etats-Unis continuent de faire cavalier seul. Quant à la Chine ? Elle succombe aux sirènes de l’hypercapitalisme. Nous sommes à un mauvais tournant de l’histoire mondiale. Vingt ans après Rio, il n’existe pas de force capable de nous diriger vers un développement durable alors que les déséquilibres écologiques et sociaux ne cessent de s’aggraver.
Pourtant, il y a eu des progrès…
Certes, depuis vingt ans, des avancées ont été réalisées, notamment ave