Tout autour de la réserve des indiens Surui, en Amazonie brésilienne, la forêt a été avalée par les plantations et les pâturages. Emmenée par son chef de 37 ans, Almir Surui, cette ethnie de 1 300 âmes lutte contre la destruction de sa terre ancestrale, dans l'Etat amazonien du Rondônia. Les Surui ont trouvé la parade pour allier préservation et bien-être social : la vente, via le mécanisme Redd («Réduire les émissions de CO2 provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts»), de crédits carbone issus de la conservation de leur bout d'Amazonie.
Les forêts sont de gigantesques puits de carbone. Le mécanisme Redd - élaboré lors des négociations climatiques de Bali en 2008 - offre une compensation financière à ceux qui, en s'abstenant de couper les arbres, évitent de détruire ces réservoirs de gaz à effet de serre. Pour évaluer la quantité de CO2 stockée dans la forêt des Surui, un échantillon d'arbres a été inventorié. Selon l'Idesam, l'association qui a chiffré le projet, les Surui devraient générer 7,3 millions de crédits carbone en s'abstenant de défricher jusqu'en 2038. Soit 7,3 millions de tonnes de CO2 évitées. Almir Surui est en pourparlers avec plusieurs entreprises souhaitant acquérir ces crédits carbone pour compenser leurs propres émissions. Selon les estimations les plus basses, ils devraient rapporter aux indiens la bagatelle de 37 millions de dollars (29 millions d'euros) sur trente ans…
Alternatives. A