Pour gérer et protéger les biens communs comme l’atmosphère, la biodiversité ou l’eau, l’Equateur propose une nouvelle architecture financière internationale, structurée autour du concept d’émissions nettes évitées et de mécanismes de compensation. Ce sont les principes sur lesquels repose le projet équatorien Yasuni, développé dès 2007. Rencontre à Rio avec Maria Fernanda Espinosa, ministre du Patrimoine de l’Equateur.
En quoi consiste le projet Yasuni ?
Dans ce parc naturel situé dans la forêt amazonienne, se trouvent trois gisements pétrolifères qui représentent près de 20% des réserves de notre pays en or noir. L'Equateur a proposé à la communauté internationale de financer l'abandon de leur exploitation, soit un manque à gagner de 850 millions de barils de pétrole, pour éviter les émissions de CO2 liées à l'exploitation et à la combustion de ce pétrole, et contribuer ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique. Au total, plus de 400 millions de tonnes de CO2 seraient ainsi évitées.
Où en êtes-vous ?
C'est beaucoup plus long qu'on ne s'y attendait, mais le projet continue de façon très active : il y a encore peu de contributions des Etats, mais nous en avons du secteur privé et de citoyens du monde qui veulent soutenir cette initiative. En 2010, nous avons créé un fonds fiduciaire avec l'appui du Programme des Nations unies pour le développement [le Pnud, ndlr], qui a été abondé à hauteur de plus de 100