Depuis deux jours, le Rio Centro, où s’est achevée vendredi la Conférence des Nations unies sur le développement durable, baignait dans une atmosphère surréaliste. Tandis que chefs d’Etats et de gouvernement se succédaient à la tribune de l’assemblée plénière pour une brève allocution, beaucoup de leurs homologues avaient déjà quitté les lieux. Et les autorités brésiliennes avaient résolument choisi d’éloigner à 50 km du lieu de la Conférence officielle le sommet alternatif des peuples, où les ONG ont réuni quelque 20 000 personnes durant dix jours.
«Rio + Vain». Vingt ans après le Sommet de la Terre de 1992, qui a donné naissance aux conventions sur le climat, la biodiversité ou la désertification, l'édition 2012 a déçu. Rebaptisée «Rio + Vain» ou «Rio - 20», elle souffre d'une cruelle absence d'ambition. Dès mardi soir, sous la houlette du ministre brésilien des Affaires étrangères, les négociateurs, au travail depuis le 13 juin, avaient trouvé un accord, échappant à l'arbitrage politique des chefs d'Etat arrivés le lendemain. Vendredi, les 191 pays représentés à Rio ont ratifié le projet de déclaration finale, 49 pages intitulées «Le futur que nous voulons». «Ce futur n'est pas dans ce texte», ont rétorqué les leaders de la société civile, parties prenantes de la préparation de la conférence, mais qui ont adressé jeudi une lettre aux Nations unies pour se désolidariser d'un texte dénué «d'engagements concrets». Parmi les signataires : Mar