Installée à l’hôtel de Roquelaure depuis dix jours, Delphine Batho, la nouvelle ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, potasse ses sujets. Cette spécialiste des questions de sécurité plonge dans le bain du nucléaire, de la biodiversité et des modes de consommation durables. Un univers inconnu pour ce spécimen issu d’un biotope 100% socialiste.
A l’Ecologie, Vous êtes un peu une ministre surprise, non ?
Non !
Pourtant, vous remplacez au pied levé Nicole Bricq sur un sujet éloigné de vos domaines de prédilection…
Je suis une écologiste de terrain, j’assume de ne pas savoir tout sur tout. Je me méfie du gouvernement des experts. J’ai une légitimité démocratique. Et J’appartiens à une génération qui a été marquée par les marées noires, Tchernobyl, Bhopal. L’écologie a toujours été une des raisons de mon engagement.
Dans l’affaire des forages de Guyane, on a le sentiment que l’indépendance énergétique a primé sur l’écologie ?
Les négociations budgétaires se font avec des marges de manœuvre quasi introuvables. Avez-vous des garanties sur les crédits de votre ministère ?
On prendra notre part de l'effort, mais l'écologie n'est pas un supplément d'âme vert qu'on poserait sur un modèle qui nous a conduits à la crise actuelle. Je ne suis pas une ministre greenwashing, et ce ministère est au cœur de la stratégie du gouvernement pour redresser la France. Parmi les causes de la crise économiq