Le 4 juillet, deux mois après son élection, François Hollande plongeait en rade de Brest à bord du Terrible, le plus moderne des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). La première fois depuis plus de trente ans pour un président français. Rêve de gamin ? Pressions du lobby militaire ? Plutôt le besoin d'affirmer qui est le chef des armées. A la manière d'un François Mitterrand qui avait lancé : «La dissuasion, c'est moi.»Une façon, également, de répondre à ceux qui, de plus en plus nombreux, osent briser le tabou et appeler à un abandon du feu nucléaire. Parmi eux, un ancien Premier ministre, Michel Rocard, un ancien ministre de la Défense, Paul Quilès (lire page 4) et plusieurs responsables d'Europe Ecologie-les Verts. En ces temps de grande remise à plat des dossiers, l'argument des restrictions budgétaires et des changements de menaces peut-il entamer le consensus traditionnel sur la force de dissuasion ? Est-ce utile de garder et entretenir un tel arsenal près d'un quart de siècle après la fin de la guerre froide ? Au lieu de sanctuariser les crédits nucléaires, ne vaudrait-il pas mieux les investir dans les forces conventionnelles ? Voire les universités et les hôpitaux ?
Sur le Terrible, François Hollande a dit vouloir «réaffirmer l'attachement de la France à la force de dissuasion» pendant que Michel Rocard revenait sur ses propos («les milliards consacrés à la dissuasion ne servent à rien»), les qualifia