Menu
Libération
Interview

«Cette fois, plus question de rigolade»

Article réservé aux abonnés
L’étude de «Nature» va nourrir «La fin du monde est pour dimanche», le prochain spectacle du comédien François Morel. :
par François MOREL
publié le 9 août 2012 à 20h56

«La fin du monde approche. Je sais. J'étais au courant. Je l'avais lu il y a des années déjà dans un livre de Michel Audiard Le jour, la nuit et toutes les autres nuits. Sans optimisme exagéré, il expliquait en gros que l'homme depuis toujours n'avait jamais pu s'empêcher d'utiliser ce qu'il avait créé. La roue, la brouette, la glace à la vanille, le vibromasseur dans le meilleur des cas mais aussi hélas le sabre, le tromblon, le pistolet, la mitraillette, le lance-roquettes, la bombe atomique…

«"La fin du monde est pour dimanche", notait-il mi-distant, mi-désespéré. J'en fais le titre d'un spectacle que j'ai l'intention de jouer l'an prochain au cas où la fin du monde n'aurait pas encore eu lieu. J'envisageais une approche un peu intime, un peu "existentielle"… La fin du monde existe forcément un jour pour chacun d'entre nous. Si, pour moi, la fin du monde est pour dimanche, je suis aujourd'hui à quel jour de ma vie ? Mercredi fin d'après-midi ? Jeudi matin. Ne me dites pas qu'on est déjà samedi !

«L'étude récente de Nature va éclairer mon projet un peu différemment. Il n'est plus question de poésie ou de rigolade. Là, ce n'est plus Nostradamus, ce n'est plus Paco Rabanne ou je ne sais quel illuminé alarmiste qui parle mais une équipe internationale de chercheurs. Alors, on fait quoi ? On continue droit dans le mur ou on met en marche le rétropédalage ? Claude Allègre, je vous en prie, dites-nous avec votre élégance coutumière que ce n'est qu'un ram