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Analyse

La Terre voit venir le changement d’ère

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Selon «Nature», l’action de l’homme sur son environnement mène la planète à un point de basculement. Le dernier date de 12 000 ans.
publié le 9 août 2012 à 21h46

D'ordinaire, à Hollywood, la fin du monde se présente, au choix, sous la forme d'une météorite géante, d'un cataclysme ou d'une guerre nucléaire. Dans une étude parue dans la revue scientifique Nature (1), elle n'a jamais autant ressemblé à la main de l'homme. Pas celle qui appuie sur le bouton rouge mais celle de tous les hommes unis dans la pression qu'ils exercent sur les écosystèmes. Publié en juin par une équipe pluridisciplinaire et internationale d'une vingtaine de chercheurs, l'article n'y va pas par quatre chemins : nous approchons à grands pas d'un effondrement imminent et irréversible des écosystèmes, dont les civilisations humaines dépendent. S'ils s'effondrent, notre destin est plus qu'incertain. Parmi les chercheurs, certains avouent être «terrifiés» par leurs conclusions.

Inconnu. La biosphère est au bord d'un changement d'état, d'une sorte de basculement vers l'inconnu. Plusieurs phénomènes se télescopent : accélération de la perte de la biodiversité, intensification des épisodes climatiques extrêmes, modifications rapides des flux de production et de dépense d'énergie… «Lorsqu'on modifie les modalités de fonctionnement d'un écosystème, on est dans ce qu'on appelle un changement d'état, explique Bruno David, chercheur au labo de biogéosciences du CNRS, à Dijon. Nous sommes actuellement à la veille d'une de ces modifications bruta