Contrairement à ce que suggèrent les débats actuels, la question n’est pas de savoir si l’on veut exploiter les ressources françaises de gaz de schiste. La question est de savoir si l’on veut les exploiter maintenant, ou si l’on préfère les conserver dans le sol pour pouvoir décider plus tard de les exploiter.
Aujourd’hui, un moratoire sur l’exploitation paraît être la meilleure solution. D’abord, l’impact économique de l’exploitation immédiate serait limité. Les emplois créés par la filière seraient les bienvenus, mais consacrer les mêmes investissements à la rénovation thermique des bâtiments créerait plus d’emplois tout en réduisant notre facture énergétique.
L’impact de l’exploitation sur la balance commerciale est évalué à 3 milliards d’euros par le conseil d’analyse stratégique, à comparer au déficit qui est passé de 51 à 70 milliards entre 2010 et 2011. L’exploitation des gaz de schiste ne protégerait pas non plus l’industrie française, dont la perte de compétitivité n’est pas due aux prix de l’énergie. Celle-ci a surtout besoin de nouvelles spécialisations d’avenir, notamment dans les technologies vertes.
Retarder l’exploitation de ces ressources permettrait aussi de disposer de meilleures techniques d’extraction et de plus d’informations sur les risques. Aujourd’hui, on ne peut garantir que l’exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique ne met pas en danger les écosystèmes et la santé. Mais les technologies évoluent rapidement. Elles seront plus performa