Les humains mangent trop de poissons. Et leur appétit pour les produits de la mer est insatiable. Selon les chiffres du dernier rapport du Worldwatch Institute, en 2011, la production totale de poissons s’est élevée à 154 millions de tonnes, réparties entre les captures en mer - 90,4 millions de tonnes - et l’aquaculture, qui ne cesse de progresser depuis vingt-cinq ans, pour fournir environ 64 millions de tonnes à nos assiettes. Des chiffres en progression constante depuis des années et qui n’étonnent pas les spécialistes de la question.
En 2011, les prises ont encore augmenté de 2% par rapport à celles de 2010. La consommation humaine de poissons a progressé de 14,4% en l'espace de cinq ans. Conséquence : «On va de plus en plus en profondeur, de plus en plus loin, chercher de nouveaux stocks», se désole Stéphan Beaucher, de l'ONG Ocean 2012.
«Abordable». La consommation de poissons d'élevage, elle, a décuplé depuis les années 70, progressant de 6,6% par an. «L'aquaculture représentera 60% de la production d'ici à 2020», prévient Danielle Nierenberg, auteure du rapport du Worldwatch Institute. Petit hic, cette pratique n'est pas anodine. «En dépit de son potentiel pour nourrir une population toujours grandissante à des coûts abordables, l'aquaculture contribue aussi à la destruction des habitats, à la production de déchets, à la prolifération d'espèces invasives et pathogènes et à la déplétion du stock de poissons dans les océans.»