La transition écologique existe, on l’a sentie dans l’air de la Drôme où elle a un nom qui sonne comme un label : Biovallée. Entre Loriol-sur-Drôme et Die, là où les fronts rocheux du Vercors rivalisent de majesté, élus et citoyens tentent de façonner le premier labo grandeur nature d’une société plus durable.
Biovallée est d'abord une idée surgie en 2005 dans l'esprit frondeur de Didier Jouve, alors vice-président de la région Rhône-Alpes, en charge de l'aménagement du territoire. «Pour plusieurs coins de la région, j'ai essayé d'imaginer ce qu'était le truc en plus», se souvient cet élu à la tignasse blanche. Naissent alors plusieurs grands projets : la cité du design à Saint-Etienne, le site Rovaltain consacré à l'écotoxicologie, près de Valence, la grotte Chauvet en Ardèche. Et, enfin, la Biovallée : un territoire préservé, vaste de 2 200 kilomètres carrés, où s'égaillent 102 communes totalisant à peine 54 000 habitants, et qui enserre comme un écrin une centaine de kilomètres de la Drôme.
«L'idée, note Didier Jouve, c'était de créer une sorte de version rurale de Fribourg-en-Brisgau [ville allemande réputée pour son écoquartier Vauban, ndlr], de concrétiser les principes du développement durable à l'échelle d'un territoire. Pour de vrai, pas pour amuser la galerie ou faire mousser des élus.» Le projet s'est donné des objectifs chiffrés : faire sortir de terre 15 écoquartiers d'ici à 2015 ; puis stopper net l'artificialisation de la zone