Jean-Marie Le Guen, député socialiste, médecin, est maire adjoint de Paris, en charge de la santé. Depuis des années, il se bat pour de nouveaux plans de santé publique.
Vous demandez l’interdiction du diesel à Paris ainsi que dans les grandes villes…
Oui, et nous n’avons pas le choix. C’est une interdiction programmée, avec un délai, pour que chacun puisse se préparer à une décision qui est incontournable.
Qu’est-ce qui vous conduit à demander cette interdiction?
Les résultats de toutes les enquêtes scientifiques ne laissent planer aucun doute : ce n’est plus une hypothèse, c’est une certitude. Les liens entre les microparticules et la survenue de cancers ont été démontrés, prouvés et calculés. La situation en France est inquiétante. Car, notamment à Paris, les taux de circulation de ces microparticules sont supérieurs aux normes européennes. Si on laisse faire, notre pays sera bientôt condamné pour non-respect de ces normes. L’interdiction du diesel dans les grandes villes est non seulement un impératif sanitaire et moral, mais il est aussi politique et juridique.
Une telle interdiction ne peut être appliquée du jour au lendemain…
Evidemment, il faudra un délai. D’abord, il faut organiser des réponses par groupes d’utilisateurs : les artisans, les taxis, les professionnels… Il faut, avec chacun d’entre eux, organiser la mutation qui leur permettra d’opérer cette transition complète vers l’écomobilité de leur parc automobile. Des plans spécifiques pourront être apportés à destination, je pense, des personnes à faibles revenus qui ont des véhicules diesel. Un dispositif d’ensemble doit voir le jour pour organiser cette transition vers d’autres formes de motorisation, y compris en p