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TRIBUNE

Le gouvernement Ayrault doit renoncer aux politiques de soutien aux agrocarburants

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L'accaparement d'une partie de la production agricole mondiale en vue de son utilisation dans les transports pose de graves problèmes alimentaires.
par des ONG du secteur agricole et alimentaire
publié le 14 septembre 2012 à 9h27

L’impact négatif des agrocarburants sur la sécurité alimentaire mondiale est certain. Aux voix des ONG, se sont ajoutées celles d’organismes des Nations Unies ainsi qu’un nombre croissant de représentants du secteur agricole et du secteur alimentaire. Cette semaine, en amont de la Conférence environnementale qui doit se terminer aujourd’hui, le gouvernement Ayrault a également reconnu pour la première fois que l’impact des agrocarburants sur les prix de la nourriture ne peut plus être ignoré.

Tandis que chaque année, la faim tue plus de personnes que le sida, le paludisme et la tuberculose réunis et que la faim dans le monde augmente, l’appui de l’Union européenne, de ses Etats membres et des Etats-Unis aux politiques de soutien aux agrocarburants entraine l’utilisation de quantités de plus en plus importantes de denrées alimentaires pour remplir les réservoirs de nos voitures : 40% du maïs américain et 65% des huiles végétales européennes d’après les derniers chiffres de la FAO. Outre le fait qu’ils sont loin de tenir leurs promesses sur le plan environnemental − la quasi-totalité des agrocarburants utilisés aujourd’hui produisent plus de gaz à effet de serre que le diesel – les agrocarburants produits à l’échelle industrielle pour atteindre les objectifs d’incorporation fixés par les Etats-Unis et l’Union européenne participent en effet directement à la volatilité et l’augmentation des prix alimentaires.

Alors que près d’un milliard de personnes souffre de la faim, la produc