Fessenheim, éternelle et symbolique pomme de discorde. Durant sa campagne, François Hollande avait promis de fermer la centrale nucléaire parce que «c'est la plus ancienne et parce qu'elle est proche d'une zone sismique». Vendredi, en ouverture de la conférence environnementale, le Président a confirmé cette fermeture pour la «fin 2016». Une annonce censée rassurer les Verts, mais qui a déclenché la polémique, écolos et syndicats retrouvant leurs posture et arguments ataviques. Alors que le même jour, dix-huit mois après l'accident de Fukushima, les Japonais annonçaient l'arrêt progressif du nucléaire sur trente ans, le débat en France semble fossilisé. Et la centrale du Haut-Rhin, en pleine zone sismique limitrophe de l'Allemagne et de la Suisse, mise en service en 1977, au départ pour trente ans, en est l'illustration.
«Incompréhensible». Pour les écolos, la confirmation de la fin de Fessenheim est positive mais pas suffisante. «Il faut la fermer au plus vite et, au-delà, on aurait aimé que Hollande engage vraiment la transition écologique en annonçant la sortie du nucléaire…», regrette Jean-François Julliard, de Greenpeace. «2016, c'est incompréhensible», déplore André Hatz, de l'association Stop Fessenheim, qui redoute que Hollande «se rétracte une fois qu'EDF dira : "Avec tout l'argent injecté, on ne va quand même pas la fermer"». «On estime à plus de 130 millions d'euros les travaux exigés par l'Autorité