Annonce, rétropédalage, mise au point : le gouvernement japonais affiche avec éclat sa désunion sur le dossier du nucléaire très sensible dix-huit mois après Fukushima. Vendredi, le Premier ministre Yoshihiko Noda a dû répéter que le «Japon envisage une société sans nucléaire dans les années 2030 et il la réalisera».
Que s’est-il passé depuis une semaine ?
Le 14 septembre, alors qu'il promet un ambitieux «plan énergie» depuis plusieurs mois, le gouvernement Noda annonce l'arrêt progressif et définitif de la production nucléaire d'ici à trente ans. Le document publié ce jour-là reste toutefois vague sur les moyens de compenser l'arrêt de l'atome, dans un pays dont 30% de l'électricité consommée était issue de l'atome avant le 11 mars 2011. Mais le texte édicte trois principes pour parvenir à cet objectif : ne plus construire de centrale, arrêter les réacteurs existants après quarante ans d'activité et n'accepter le redémarrage des tranches suspendues qu'après des examens de sécurité.
Premier couac dès le lendemain. Le puissant ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Yukio Edano, déclare que le gouvernement autorise la poursuite de la construction de deux réacteurs à Matsue et Aomori (nord). Nouveau revirement mercredi, le gouvernement n'adopte pas l'objectif d'arrêter toute production nucléaire d'ici trente ans, qui lui est présenté en conseil des ministres. I