C'est peu dire que l'étude conduite par Gilles-Eric Séralini, portant sur la toxicité du maïs génétiquement modifié NK 603, aura fait grand bruit. Il est trop tôt pour savoir dans quelle mesure cette étude fera évoluer le débat, social et politique, sur la culture et l'usage des plantes OGM. Et il faudra, comme plusieurs voix l'ont demandé, que l'expérience puisse être reproduite, et ses résultats vérifiés. En attendant, et quoiqu'on pense de l'étude et de la communication qui a accompagné sa publication, le choc provoqué en dit long sur la transparence prévalant jusqu'ici sur les OGM, les risques posés et leur dissémination - ou non - dans l'environnement et l'alimentation. Les réactions à cette étude ont montré combien les instances chargées d'évaluer les risques s'étaient elles-mêmes persuadées, des années durant, que les plantes OGM étaient a priori sans danger. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), compromise avec le lobby agroalimentaire, n'a cessé de faire valoir, contre toute démarche authentiquement scientifique, des convictions et des préjugés toujours favorables au développement des OGM, sans que leurs fabricants n'aient même à démontrer leur utilité. Bruxelles continue pourtant de s'appuyer sur ses seules recommandations. Et les mêmes avis d'experts permettent le maintien d'un régime d'étiquetage qui, de facto, place le consomma
TRIBUNE
OGM : les effets du manque de précaution sont déjà là
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par François Dufour, Vice-président (EE-LV) de la Basse-Normandie et Pascal Durand, Secrétaire national de EE-LV
publié le 27 septembre 2012 à 19h07
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