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Interview

Le temps, c’est de l’argent?

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Les montants dédiés à l’économie sans carbone représentent désormais 174 milliards de dollars. Et le mouvement prend de l’ampleur…
par Alain Grumberg
publié le 1er octobre 2012 à 19h06

L’argent, c’est le pouvoir. Le serait-il aussi pour accélérer la lutte contre le réchauffement planétaire ? Le Centre d’excellence sur le changement climatique du groupe HSBC a conduit une étude sur le marché obligataire mondial pour identifier les investissements entièrement dédiés à l’économie décarbonée. Résultat : en 2012, avec 174 milliards de dollars, le marché des obligations émises par les institutions financières nationales et internationales, des entreprises, des municipalités et des promoteurs de projets, atteint un niveau jamais connu.

Les analystes ont passé au crible sept secteurs en recherchant toutes les activités économiques «bas carbone» : les transports (majoritairement le rail), qui font figure de locomotive avec 119 milliards, les énergies renouvelables, la finance (principalement des programmes de développement multilatéraux), les bâtiments et l’industrie, l’agriculture et la sylviculture (l’industrie papetière labellisée, la lutte contre la déforestation, les semences et les engrais bio…) et enfin le contrôle des déchets et la pollution. L’eau - enjeu pourtant majeur - n’apparaît pratiquement pas.

Les milieux financiers auraient-ils (enfin) compris l’urgence de freiner le changement climatique ? En tout cas, ils mettent leur puissance de feu au service de cette cause : le montant des investissements nécessaires au développement de l’économie «bas carbone» dans le monde est estimé d’ici à 2020 à 10 000 milliards !

Rencontre avec Nick Robins, directeur du C