«Déception», «désillusion», «trahison». Les ONG ne cachent pas leur amertume. Depuis vendredi, elles savent qu'une infime proportion de la taxe française sur les transactions financières (TTF) sera affectée à la solidarité internationale (climat, développement) : 3,75%, soit 60 millions d'euros. Une broutille sur les 1,6 milliard d'euros que devrait rapporter la TTF cette année. «A peine plus que la somme versée à un gagnant du loto un vendredi 13», dénoncent les associations spécialisées dans l'aide au développement (Oxfam, CCFD, One) et l'environnement (Greenpeace, WWF, RAC).
«Un scandale : on s'est fait torpiller par les technocrates de Bercy, confie Luc Lamprière, d'Oxfam. Et un renoncement attristant qui sonne comme une promesse non tenue par François Hollande.» Le chef de l'Etat avait promis à Rio, le 20 juin, qu'une «grande partie» de la TTF serait affectée au développement. Avant d'assurer, le 25 septembre devant l'ONU à New York, que la France allait «reverser une partie des produits de cette taxe, au moins 10%, pour le développement et pour la lutte contre les fléaux sanitaires et les pandémies».
Double discours ? Faux, rétorque Pascal Canfin, ministre (EE-LV) délégué au Développement. «Le Président a parlé d'affecter une grande partie de la TTF européenne - et non française - au développement, dit-il à Libération . Et l'on a bataillé avec Laurent Fabius [ministre des Affaires étran