Après le maître, l’élève. C’est l’extraordinaire histoire des artistes de la manipulation des objets quantiques - atomes et photons - de l’Ecole normale supérieure (ENS). Hier, Serge Haroche a en effet reçu le prix Nobel de physique, conjointement avec l’Américain David Wineland. Or, le physicien français eut comme directeur de thèse Claude Cohen-Tannoudji, prix Nobel de physique en 1997. Et si Serge Haroche a connu une période américaine dans sa vie de scientifique, puisqu’il enseigna à temps partiel à Yale de 1984 à 1993, il fut un compagnon de Cohen-Tannoudji au laboratoire Kastler Brossel de l’ENS. Un laboratoire célèbre autant par ses succès scientifiques que par l’atmosphère exceptionnelle d’amitié et de respect humain qui y règne.
Mentor. Le parcours de Serge Haroche est un modèle d'excellence à la française. Né en 1944 à Casablanca, au Maroc (son mentor est de Constantine, en Algérie), formé à Normale Sup où il passe agrégation et thèse. Recruté jeune au CNRS (l'année de sa soutenance de thèse, de quoi faire rêver les jeunes qui galèrent de contrats de post-doc en post-doc), il passe les grades avec rapidité, signe que sa communauté scientifique reconnaît et récompense sans barguigner son activité de recherche.
Nommé professeur d’université en 1975 à Pierre-et-Marie-Curie, il donne également des cours à l’Ecole polytechnique, Normale Sup, Yale, Stanford et Harvard. Fidèle à l’ENS, il y dirigera le département de physique de 1994 à 2000. Sa nomination e