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TRIBUNE

Il faut mettre fin aux subventions à la pollution

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par Isabelle Autissier, Cécile Ostria, Fondation Nicolas-Hulot pour la Nature et l’Homme (FNH), Jean-François Julliard, Greenpeace et Pierre Perbos, Réseau action climat France
publié le 15 octobre 2012 à 19h36

Au sortir de la conférence environnementale, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault indiquait vouloir ouvrir le chapitre poussiéreux de la fiscalité écologique pour tenter «de faire converger notre pays vers la moyenne de l'Union européenne». Mais, d'après le projet de loi de Finances qui est soumis actuellement aux députés, la France restera vraisemblablement en 2013 un cancre de l'Europe en la matière. A moins que le Parlement ne parvienne à rectifier le tir.

En effet, le gouvernement a une fois encore manqué de courage en renonçant à s’attaquer aux subventions les plus dommageables à l’environnement. Pourtant, nombre de rapports officiels ont d’ores et déjà dénoncé ces niches qui, sous la forme d’exonérations, de taux réduits de taxe ou de soutiens directs, obèrent sans motif sérieux les comptes publics (pour près de 20 milliards d’euros par an !) et freinent l’essor des secteurs d’avenir en maintenant un avantage compétitif aux secteurs les plus polluants. C’est le cas par exemple du kérosène aérien, mode de transport le plus polluant mais pourtant complètement exonéré de taxes, des agrocarburants, toujours défiscalisés bien que leurs impacts environnementaux et sociaux soient désastreux, et du diesel, laissé de côté alors même que ses émissions entraînent la mort prématurée de dizaines de milliers de personnes par an en France… Comment le gouvernement peut-il parler de transition et de fiscalité écologiques alors que les secteurs et comportements les plus polluant