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Des stocks proches de la faim

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La baisse des réserves alimentaires pourrait provoquer une crise l’année prochaine.
Un épi de maïs victime de la canicule, à Bruceville, dans l’Indiana, le 16 août. Les réserves de céréales sont en chute aux États-Unis, comme en Russie et en Ukraine. (Photo Saul Loeb. AFP)
publié le 19 octobre 2012 à 22h07

Cinq ans après les émeutes de la faim de 2008, la planète s’achemine-t-elle vers un remake en 2013 ? Alors que le Comité de sécurité alimentaire s’est réuni à Rome la semaine dernière, de nombreux faisceaux convergent en faveur d’une crise alimentaire majeure l’année prochaine. Pour trois raisons au moins : certains stocks de céréales sont au plus bas, les conditions climatiques restent aléatoires et la spéculation sur les matières premières agricoles continue de déstabiliser les marchés.

Sécheresse. L'alerte a été donnée cet été alors qu'une météo critique a entraîné de mauvaises récoltes aux Etats-Unis, en Ukraine et dans d'autres régions exportatrices. Conséquence : les prix se sont envolés et les Etats ont commencé à puiser dans leurs stocks. Ceux-ci sont à leur plus bas niveau depuis 1974. En Russie, où une sécheresse dévastatrice a compromis les récoltes, les stocks de céréales ont chuté de 26,2% par rapport à 2011. Aux Etats-Unis, les réserves de maïs ne représentent plus que 6,5% de ce qui sera consommé l'année prochaine. En toute logique, les prix explosent. Entre septembre 2011 et septembre 2012, ceux du maïs et du blé ont augmenté de 25%, et celui du soja de 17%.

Cette situation tendue peut-elle déclencher une crise alimentaire mondiale ? Pas sûr, d'après certains experts de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) qui refusent de verser dans le catastrophisme. «Il y a toujours une menace, notamment quand les s