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OGM : un point pour le champ des partisans

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Le Haut Conseil des biotechnologies et l’Agence de sécurité sanitaire soulignent les insuffisances de l’étude qui pointait les dangers d’un maïs transgénique. Mais le débat est loin d’être clos.
Les conclusions du Pr professeur Séralini ont été réfutées par l'Agence européenne de sécurité des aliments. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 22 octobre 2012 à 22h46

«L'article de Séralini […] ne présente pas de résultats concluants quant à une éventuelle toxicité du maïs NK-603, traité ou non avec du Round-up» : la conclusion de l'avis du comité scientifique du Haut Conseil des biotechnologies (HCB), rendu public hier, renvoie l'étude du Pr Séralini sur des rats nourris à un maïs génétiquement modifié pour tolérer l'herbicide Round-up au destin des articles scientifiques infirmés. Cet avis sévère est étayé par une analyse minutieuse de l'expérience conduite dans un laboratoire privé. Le comité scientifique dirigé par Jean-Christophe Pagès a mobilisé neuf experts, dont trois externes n'ayant jamais travaillé sur les OGM, ni exprimé d'avis public à ce sujet. Il a auditionné Séralini le 10 octobre - la rudesse des questions aurait déstabilisé l'universitaire - et passé au scanner l'article paru dans Food and Chemical Toxicology.

Doute. Le résultat est cruel pour Gilles-Eric Séralini. Le dispositif expérimental était «inadapté aux objectifs», en particulier le nombre trop petit (10) de rats par groupe. L'analyse prouve que si les rats femelles semblent plus affectées… c'est que le groupe de contrôle montre une santé étonnante, supérieure à 95% des rates de cette souche de laboratoire, selon le fournisseur. La présentation «parcellaire et imprécise» des résultats a choqué les scientifiques car elle débouche sur des «conclusions non justifiées». La méthode statistique emp