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Interview

«L’Equateur laissera dans son sous-sol 850 millions de barils»

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Par soucis écologiques, le pays renonce à exploiter une partie de son pétrole. Explications d’Ivonne Baki, secrétaire d’Etat:
La rivière Napo, dans le parc national Yasuní, en Equateur, à la biodiversité exceptionnelle. Le projet équatorien est rendu possible grâce à une aide financière internationale. (Photo Guillermo Granja. Reuters)
publié le 23 octobre 2012 à 19h56

La France va-t-elle contribuer à l’un des projets écologiques internationaux les plus novateurs pour combattre le réchauffement climatique ? Bloquée sous Nicolas Sarkozy, la contribution hexagonale au projet Yasuní-ITT, l’initiative lancée en 2007 par le président équatorien, Rafael Correa, a été relancée par Pascal Canfin dès son arrivée au ministère du Développement. Le projet Yasuní-ITT consiste à ne pas exploiter les champs de pétrole situés au cœur d’un parc naturel d’une exceptionnelle biodiversité. Le dossier est à l’étude au Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), explique Pascal Canfin, qui a annoncé une décision pour le premier trimestre 2013. Secrétaire d’Etat équatorienne chargée du projet Yasuní-ITT, Ivonne Baki était à Paris la semaine dernière.

En quoi consiste le projet ?

L’Equateur s’engage à laisser dans son sous-sol 850 millions de barils de pétrole brut, soit 20% des hydrocarbures du pays. Sont concernés trois gisements - Ishpingo, Tambococha, Tiputini - dans le parc national Yasuní, considéré comme l’épicentre de la biodiversité mondiale. En n’exploitant pas, on évite l’émission de 407 millions de tonnes de carbone dans l’atmosphère. On combat ainsi le réchauffement climatique et on préserve une zone de biodiversité unique au monde, dans laquelle vivent deux peuples indigènes en isolement volontaire - les Tagaeri et les Taromenane - et plusieurs milliers d’indiens Huaorani, Kichwa et Shuar. Yasuní-ITT a aussi une dimension pédagogique : le projet a modifié la discussion i