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Récit

En Antarctique, à qui profite le krill ?

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Plusieurs pays, Chine et Russie en tête, ont empêché la création de zones de protections dans l’océan austral, mettant en péril les stocks de minicrevettes essentielles à l’écosystème.
publié le 2 novembre 2012 à 21h06

La faune de l’océan antarctique peut trembler : elle vient de passer à travers les mailles du filet de la préservation. La Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCFFMA), réunie à Hobart, en Australie, jusqu’à mercredi, a manqué une occasion de placer l’océan Austral à l’abri des appétits.

Réunis durant deux semaines, les membres de la Convention - 24 Etats et l’Union européenne - devaient examiner des projets de création d’aires marines protégées. Trois textes étaient en lice : une proposition conjointe de la France, de l’UE et de l’Australie visant à créer sept aires, dont une en face de la Terre Adélie, et deux autres en direction des Kerguelen et Crozet ; une proposition britannique concernant la péninsule antarctique ; un texte de la Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis pour la mer de Ross.

Convoitises. Toutes ces propositions visaient à protéger entre 1,9 et 3,6 millions de kilomètres carrés d'eaux australes. «Il ne s'agit pas d'y interdire la pêche, prévient Gerry Leape, de l'ONG Pew Environment, mais de l'encadrer.»

Las, les Etats présents à Hobart n'ont rien signé. Pire, des pays - la Russie, la Chine et l'Ukraine, pour ne citer qu'eux - ont activement empêché tout consensus. Pour les ONG de l'Alliance de l'océan Antarctique, c'est un échec. «On pensait que les membres de la Convention allaient prendre des mesures fortes, ils ont simplement décidé de ne rien décider et de se revoir en juin,