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l'idée

Chauffé à la poire, éclairé à la prune

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EcoFuturdossier
Des melons et des prunes devant la préfecture du Tarn-et-Garonne à Montauban, en juillet 2005 déversés par des producteurs en colère. (photo: AFP. Eric Cabanis) (AFP)
publié le 4 novembre 2012 à 19h06

Pour une entreprise de fruits et légumes, c’est un vrai casse-tête : que faire des tonnes d’aliments invendables récupérées chaque année ? Et comment se mettre en accord avec la loi issue du Grenelle de l’environnement qui oblige les entreprises produisant plus de 120 tonnes par an à recycler leurs déchets organiques ? Les solutions les plus courantes sont d’utiliser ces restes pour l’alimentation animale ou pour préparer du compost.

Dans le Tarn-et-Garonne, l’entreprise Boyer préfère transformer ses déchets alimentaires en électricité. En janvier, l’usine de conditionnement de fruits - melons, prunes, poires, kiwis, tout est bon pour s’éclairer - a acquis une unité de biométhanisation. Ainsi, les fruits gâtés ou non présentables sont directement envoyés vers deux cuves de 450 000 litres. A l’abri de la lumière et de l’oxygène se déroule un processus naturel de décomposition : une «liqueur» transforme les acides gras issus de la pulpe des fruits. Puis le mélange est envoyé à travers un système de filtration dans la seconde cuve, où s’opère la méthanisation grâce à l’action de bactéries. Le biogaz alors formé alimente un moteur qui le convertit en courant. L’entreprise Boyer produit ainsi 104 kW/h par mois qu’elle revend à EDF, soit les besoins en électricité de 150 familles et les dépenses en chauffage de 90 autres.

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Posséder son unité de biométhani