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Libération

La neutralité de l’Autorité de régulation nucléaire japonaise se fissure

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Le Japon en plein doutedossier
publié le 6 novembre 2012 à 22h16

Pour un organisme qui se targue depuis sa création, le 19 septembre, d’être indépendant du gouvernement et de tout lobby, c’est un couac. Selon l’agence Kyodo, quatre des six membres de l’Autorité de régulation nucléaire (NRA) japonaise admettent avoir touché entre 3 millions et 27 millions de yens (29 000 et 262 000 euros) des mains d’agences gouvernementales ou des fabricants de l’industrie atomique nippone.

Ces aides, sous forme de bourses ou subventions diverses, ont été versées au cours des quatre dernières années à ces experts aujourd’hui chargés d’établir les normes de sécurité des 50 réacteurs nucléaires de l’archipel. Ainsi Akio Yamamoto, professeur d’université à Nagoya, a reçu 27,14 millions de yens (263 000 euros) du groupe Mitsubishi Heavy Industries et d’autres firmes. Son collègue Akira Yamaguchi, universitaire de Nagoya, a bénéficié de 10,1 millions de yens (98 000 euros) de Japan Atomic Power, constructeur et exploitant de centrales. Il en va de même pour Tomoyuki Sugiyama et Yutaka Abe, qui a, lui, perçu de l’argent d’une filiale de Tepco qui gère la centrale de Fukushima.

Ces révélations nourrissent les doutes quant à la neutralité de ces experts. Et risquent, bien sûr, d’alimenter les craintes de collusion entre la NRA et le village nucléaire nippon, si puissant avant la catastrophe de Fukushima, qui milite pour que le gouvernement revienne sur sa décision d’abandonner le nucléaire d’ici à 2040.

L'Autorité de régulation nucléaire demande à ses membres de déc