La contre-offensive du gouvernement n'a pas tardé : six jours après la grande manifestation des opposants au nouvel aéroport de Nantes, 500 gendarmes se sont déployés, vendredi dès l'aube, sur le site de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Objectif, exprimé sur place dans la matinée par Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur : «évacuer trois sites occupés illégalement, le Rosier, la Lande de Rohanne et la Châtaigneraie», et permettre à Aéroport du Grand Ouest (AGO), la filiale du groupe Vinci concessionnaire de la future plateforme aéroportuaire, «de prendre ou reprendre possession des lieux».
Le bocage nantais était à nouveau en état de siège : barrages policiers, grenades assourdissantes, épais brouillard lacrymogène et assaut de pelleteuses… «Il y a une énorme tension, témoignait Gilles Denigot, responsable d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) à Saint-Nazaire et membre du Cédpa, collectif des élus opposés à l'aéroport. Il n'y a pas un quartier dans les banlieues urbaines où une telle pression policière n'aurait pas déclenché des émeutes !»
En milieu de journée, alors que les cabanes de la Lande de Rohanne avaient déjà été démolies, des heurts ont opposé forces de l’ordre et «zadistes», les occupants de la zone d’aménagement différé (ZAD) rebaptisée «zone à défendre». Selon l’AFP, alors que deux pelleteuses et une benne commençaient à ramasser des matériaux de construction et les outils, plusieurs dizaines d