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Libération
Interview

«La tendance actuelle va vers 4°C de plus d’ici un siècle»

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Stéphane Hallegatte, économiste à la Banque mondiale :
publié le 26 novembre 2012 à 20h56

Economiste pour la Banque mondiale, Stéphane Hallegatte revient sur un rapport publié par cette institution le 19 novembre.

Pourquoi la Banque mondiale tire-t-elle la sonnette d’alarme sur le climat ?

Les tendances actuelles des émissions de gaz à effet de serre ne permettent pas de limiter le changement climatique à 2°C de plus en moyenne planétaire. La Banque mondiale se demande donc si - et comment ? - une hausse plus importante peut rendre impossible la réalisation de ses objectifs de lutte contre la pauvreté et pour le développement. Ce rapport montre les conséquences d’une hausse des températures à 4°C d’ici un siècle, la tendance actuelle. Il attire l’attention sur le fait que les populations des pays pauvres, qui sont les plus exposées à ces changements - alors qu’elles en sont les moins responsables -, ne pourront pas faire face à ces transformations.

Quelles transformations ?

Dans certaines régions des tropiques, aux températures peu marquées par les saisons, les hivers seront aussi chauds que les étés actuels. Surtout, plus le changement est fort, plus l’incertitude sur ses conséquences et les chocs futurs augmente. C’est le cas de l’évolution du niveau marin, dont la hausse menace des centaines de millions de personnes. Comment planifier le développement des villes côtières, problème majeur de nombreux pays pauvres, si l’on ne peut connaître ce niveau marin futur ? Les décisions des prochaines années - infrastructures de transport, urbanisation, modèles agricoles - vont figer des modes de production et de consommation, en particulier d’énergie. Comment les prendre s