Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls ont au moins raison sur un point : nous n’avons pas la même vision du monde. Mettre au point une nouvelle technique pour exploiter les hydrocarbures de schistes, fermer une centrale nucléaire pour en ouvrir une autre ou augmenter la consommation d’énergie ne correspond pas à notre définition de la transition énergétique. Non. Pour Greenpeace, cette transition est l’occasion de redéfinir en profondeur notre manière d’utiliser et de produire l’énergie dont nous avons besoin. Et cela passe avant tout par la maîtrise de la consommation et un système de production nouveau, décentralisé et adapté aux sources d’énergie de demain, les renouvelables. Le gouvernement doit se doter au plus vite d’un outil énergétique moderne, propre et efficace.
Cette transition est une nécessité. Tous les signaux sont au rouge : fonte record de la banquise en Arctique, prévisions climatiques catastrophiques avec un réchauffement prévisible de 4 °C voire 6 °C. Même la Banque mondiale - institution peu réputée pour sa sensibilité écologique - tire la sonnette d’alarme.
Mais, en France, l’environnement est vécu comme un boulet aux pieds du redressement productif. La crise est là et il faut d’abord s’occuper d’elle, réduire le déficit. Les enjeux écologiques sont relégués au rang de sujets mineurs, dont on s’occupera un jour peut-être.
Chez nous, on s’occupe du dérèglement climatique en s’acharnant - à coups de grenades lacrymogènes - à construire un aéroport. Notre-Dame-des