Australiens, Marocains, Néo-Zélandais, Sénégalais, Japonais… A Arcachon (Gironde), des ostréiculteurs et des scientifiques du monde entier sont réunis jusqu’à dimanche au chevet de l’huître. Car le mollusque ne va pas bien. Depuis quatre ans, tous les bassins de production en France, mais également en Espagne, au Portugal ou au Maroc, connaissent une crise de surmortalité, avec 70% des jeunes huîtres qui meurent avant d’atteindre leur première année.
Se souvenant de l'expérience des «anciens», qui, dans les années 70, «étaient allés chercher une nouvelle souche d'huîtres au Japon» pour sauver leurs parcs ostréicoles décimés par une épizootie, Olivier Laban, le président du comité conchylicole d'Aquitaine à l'origine de ce premier Congrès mondial de l'huître, a estimé «nécessaire d'échanger et de confronter les expériences des professionnels à l'échelle du monde». Cette année, pour la première fois, cette surmortalité, qui a débuté en 2008, a un impact sur le stock de coquillages. Une huître met en effet quatre ans pour atteindre sa maturité et pouvoir être consommée. De 120 000 tonnes en 2008, la production des ostréiculteurs français a ainsi chuté à 85 000 tonnes cette année. Plus inquiétant : ce phénomène reste en partie inexpliqué. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) s'est penché sur la question et a mis en évidence plusieurs facteurs. «Il y a d'abord une piste infectieuse, souligne Jean-Pierre Baud,