A la veille de leurs 50 ans, les parcs nationaux ressemblent un peu à James Bond dans son dernier opus, Skyfall : un peu fatigués, un peu mal aimés et surtout, en proie aux doutes sur leurs missions et leur capacité à les assumer. En témoigne la crise qui affecte le plus ancien des fleurons de la protection de la nature en France : le parc de la Vanoise, objet d'une fronde des maires de stations de ski de la Tarentaise et de la Maurienne. Ces élus s'insurgent contre la charte du parc, un «projet de territoire» dont ils déplorent les «nombreuses contraintes environnementales» propres, selon eux, à entraver le développement économique. 26 des 29 communes concernées s'y opposent.
Du coup, le philosophe naturaliste Yves Paccalet, conseiller régional Rhône-Alpes Europe Ecologie-les Verts, a lancé un «Appel pour la sauvegarde de la Vanoise», qui a déjà recueilli plus de 14 000 signatures. Une pétition relayée par une dizaine d'associations dont Mountain Wilderness, la Cipra, France Nature Environnement, la Fédération des clubs alpins français… mais également par Joël Giraud, député maire de l'Argentière-la Bessée dans les Hautes-Alpes et administrateur du parc des Ecrins. Tous ont invoqué, mercredi à l'Assemblée nationale, un «droit d'alerte» sur l'avenir des parcs nationaux.
Car des Cévennes aux Calanques, en passant par la Guyane ou le Mercantour, les parcs vacillent sur leurs fondements. «D'ici cinq ou dix ans, ils risquent d'être passés de mode»,