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Libération

«Des résidus à l’air libre»

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En six ans, Sherpa et la Criirad ont mis au jour les pollutions radioactives.
publié le 17 décembre 2012 à 22h26

Six ans d’enquêtes sur le terrain ont précédé la signature des accords entre Areva et Sherpa. En 2003, l’ONG nigérienne Aghirin’Man, affolée de voir se multiplier les maladies des travailleurs des mines d’uranium (tuberculoses, cancers du poumon et des os, leucémies), alerte la Criirad et Sherpa. Celles-ci se lancent dans un état des lieux sanitaire et environnemental. Elles réalisent que les premiers équipements de protection des mineurs ne sont apparus que quinze ans après le début de l’exploitation.

« Nous avons constaté une série de violations des règles de radioprotection, rappelle, pour la Criirad, Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire. Il y avait de la ferraille contaminée en vente dans les rues, des résidus radioactifs entreposés à l'air libre à quelques kilomètres des habitations.» La Criirad révèle aussi une forte contamination des eaux destinées à la consommation. «Des remblais radioactifs issus des mines étaient utilisés pour la construction des routes et des maisons, et le taux de gaz radon [cancérigène, ndlr] mesuré dans l'air ambiant était bien supérieur aux normes admises.»

«Inacceptables». Sherpa et la Criirad publient leur rapport en 2005. Aussitôt, les associations gabonaises les contactent pour qu'elles effectuent le même travail à Mounana. «Là aussi, les travailleurs et la population étaient soumis à des doses de radiations inacceptables», résume Bruno Chareyron. Le rapport d