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Libération
Récit

Mineurs irradiés : Areva taxé de duplicité

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Des ONG dénoncent l’accord arraché au groupe en 2009 sur le suivi sanitaire de ses travailleurs au Niger et au Gabon, qualifié d’«opération de communication».
publié le 17 décembre 2012 à 22h26

Le développement durable peut-il être autre chose qu'une opération de greenwashing ? En juin 2009, Areva signait, avec les ONG Sherpa et Médecins du monde (MDM), des accords qui créditaient le groupe français d'un bel effort en matière de responsabilité sociale. Ils prévoyaient la mise en place d'observatoires de la santé sur les sites des mines d'uranium exploitées par Areva à Mounana, au Gabon, et à Arlit, au Niger. Objectif ? Etudier l'impact de l'extraction sur la santé des travailleurs, améliorer le suivi sanitaire et indemniser les anciens mineurs, africains ou expatriés français, ayant contracté des pathologies dues aux radiations ionisantes. Sherpa dénonce aujourd'hui ces accords, jugeant leur application trop décevante : l'avocat William Bourdon, fondateur de ce réseau de juristes qui défend les populations victimes de crimes économiques, en a officiellement informé le PDG d'Areva, Luc Oursel, hier. Selon Sherpa, les accords ont été réduits à une «opération de communication».

Désillusion. En 2009, le géant du nucléaire ne s'était pas d'un coup d'un seul découvert une conscience sociale : il faisait l'objet depuis 2003 d'une controverse due aux enquêtes menées sur le terrain par la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), Greenpeace et Sherpa, autour de ces mines dont provient la quasi-totalité de l'uranium nécessaire aux centrales nucléaires françaises. Selon les ONG, les études montraie