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Libération
Reportage

A Fessenheim, la foi reste centrale

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La population de la bourgade alsacienne croit dur comme fer au maintien du site nucléaire.
publié le 20 décembre 2012 à 21h06

«Un bel acte de résistance» : ainsi se réjouissait la CGT, vendredi dernier, après avoir réussi à empêcher le nouveau délégué interministériel chargé de la fermeture de la centrale de Fessenheim, Francis Rol-Tanguy, de pénétrer sur le site. Un camouflet qui a agité ce village habituellement tranquille, campé près de la frontière franco-allemande, à une trentaine de kilomètres de Mulhouse.

On le traverse d'une traite en empruntant la rue de la Libération. Entre l'église et la mairie, une banderole en plastique rappelle au visiteur le combat du moment : «Fessenheim, candidate au maintien de la centrale». Depuis la campagne présidentielle, les jours de l'usine EDF sont en effet comptés. Lors de la conférence environnementale, en septembre, le président Hollande a même fixé l'échéance : en 2016, les deux réacteurs nucléaires alsaciens devront arrêter de produire de l'électricité. Or, ici, personne ne croit que le gouvernement osera tuer la poule aux œufs d'or. Pas en pleine débandade économique.

Cœur battant. Car l'usine atomique de Fessenheim est l'équivalent alsacien d'ArcelorMittal à Florange ou de Michelin à Clermont-Ferrand : c'est l'identité industrielle et le cœur battant de la région. Dans son bureau, Fabienne Stich, maire du village, reçoit tout sourire. L'échéance de 2016 ? L'élue «n'y croit pas», tant l'usine lui semble fringante. «C'est peut-être la plus vieille centrale du parc français, mais on ne l'a pas laissée pourri