Lyon, future ville méridionale ? Le lac du Bourget, bientôt à sec ? Aussi étonnantes qu’elles puissent paraître, ces prédictions pourraient devenir réalité. Et pour cause : le quart sud-est de la France est la région la plus sensible au changement climatique. Des pénuries d’eau sont déjà observées sur 40% de son territoire et le Rhône se réchauffe rapidement. Pour Martin Guespéreau, directeur de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse (25% du territoire français et 14 millions d’habitants), deux priorités s’imposent : les économies d’eau et la protection des captages.
Observe-t-on déjà des changements dûs au réchauffement ?
Aujourd’hui, on a à Lyon le climat d’Avignon d’il y a trente ans. En trois décennies, les eaux du Rhône se sont réchauffées de 2 °C à son embouchure en été, et le fleuve devrait perdre 30% de son débit d’ici à 2050. Le réchauffement du Rhône, corrélé à l’acidification croissante de la Méditerranée, menace la survie des mollusques et des poissons d’eau douce et d’eau de mer. Dans les scénarios d’anticipation de l’évolution climatique, la zone méditerranéenne est un point rouge : ce sera la plus affectée par la baisse de la pluviométrie, la température va augmenter et les débits des rivières diminuer. Des sécheresses plus intenses et plus fréquentes sont attendues. Du côté des Alpes, on prévoit dès 2030 une baisse de moitié de la durée d’enneigement au sud. La moyenne montagne sera la plus affectée, avec, à plus long terme (2080), une quasi-disparition de la neige au printemps. 2030, c’est demain, et cela signi