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Libération

De Rouen à Paris, l’œuf pourri crée la panique

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Gaz . Une fuite dans une usine a répandu, hier, une odeur nauséabonde a priori sans risque sanitaire.
publié le 22 janvier 2013 à 22h16

Stupeur et emballement ? L’odeur d’œuf pourri ressentie hier dès l’aube dans toute la vallée de la Seine, de Rouen à Paris, et qui a même franchi la Manche jusqu’au sud de l’Angleterre, a provoqué une vague de panique dans la population et décidé Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, à quitter Berlin en urgence pour se rendre sur place hier soir. Avec cette conséquence propre à la pollution atmosphérique : un effet de psychose proportionnel à la gêne olfactive et l’inconfort plutôt qu’à la toxicité effective du produit. Le tout sur fond de soupçon alimenté par le sulfureux souvenir du nuage de Tchernobyl dont les autorités françaises avaient affirmé qu’il s’était arrêté aux frontières de l’Hexagone. Des milliers d’appels ont été reçus par les services de secours, très vite saturés, en Normandie comme en Ile-de-France. Mais l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n’a pas relevé d’afflux aux urgences.

Troubles. C'est une réaction chimique impromptue, survenue lundi dans l'usine Lubrizol de Rouen, qui a déclenché les émanations d'éthylmercaptan. L'exploitation de cette usine qui fabrique des lubrifiants et est classée «Seveso», a été stoppée dès lundi soir par arrêté préfectoral, malgré le caractère «non toxique» de la fuite, martelé hier par les ministères de l'Ecologie et de l'Intérieur. «Le mercaptan est un marqueur très olfactif de type gaz de ville, connu de tous, et qui ne présente pas de risques pour la santé», affirmait leur commun