Même formulée avec les précautions d’usage, et assortie d’exigences de sécurité répétées à l’envi, l’intention est explicite : le Japon se prépare à relancer ses centrales nucléaires, et envisage même d’en bâtir de nouvelles.
Revenue au pouvoir fin décembre, la droite va jeter aux orties «l'innovante stratégie» du gouvernement précédent, qui ambitionnait de supprimer toute dépendance au nucléaire à la fin de la décennie 2030. «Le Parti démocrate du Japon (PDJ) préférait tenir compte de l'opinion de la population, analyse une source ministérielle, alors que le Parti libéral-démocrate du Premier ministre, Shinzo Abe, se focalise plus sur les impacts économiques de la dépendance énergétique. Avec seulement deux réacteurs aujourd'hui en service [sur 50 en tout, ndlr], nous devons massivement importer du gaz d'Asie du Sud-Est et du pétrole du Moyen-Orient, pour plus de 30 milliards de dollars [22,3 milliards d'euros] par an.» Un groupe de recherche basé à Tokyo, l'Institut pour les économies d'énergie, considère que l'archipel pourrait épargner 15 milliards d'euros si la moitié du parc nucléaire était relancée d'ici à 2014.
Depuis les législatives, Shinzo Abe et son ministre de l’Industrie, Toshimitsu Motegi, veulent imposer leur calendrier. Ils militent pour que le parc des 50 réacteurs soit inspecté en profondeur d’ici à trois ans pour déterminer lesquels seront aptes au redémarrage. Mais ce retour à la case nucléaire ne se fera pas sa